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Jour de l’émancipation : de la traite transatlantique au recours collectif noir

Illustration d'une colombe et de chaînes brisées pour le jour de l'émancipation

Si aucun bateau d’esclaves n’a jamais accosté au Canada, la traite transatlantique des esclaves et d’autres formes d’asservissement, elles, ont bel et bien été pratiquées au pays pendant plus de 200 ans. En ce Jour de l’émancipation, rappelons-nous cette sombre page de notre histoire. Profitons-en également pour réfléchir au legs de ce passé esclavagiste : le racisme systémique envers les personnes noires, caribéennes ou d’ascendance africaine, et les Autochtones, en particulier les femmes, qui sévit encore de nos jours.

L’héritage de la traite transatlantique au Canada 

Grâce à l’initiative du Comité régional des femmes d’Halifax, l’AFPC a adopté la résolution GEN041, laquelle demande au syndicat de se pencher sur les répercussions de l’esclavage au Canada, et du racisme et du sexisme qui en découlent à l’endroit des femmes noires dans la fonction publique fédérale.

Cet appel à l’action a abouti au rapport intitulé Répercussions de l’esclavage et du racisme sur les femmes de descendance africaine qui travaillent à la fonction publique dans la région de l’Atlantique et rôle des syndicats dans la lutte contre le racisme.

Les inégalités qui persistent sont une conséquence directe de notre passé esclavagiste — notamment la traite transatlantique des esclaves — d’où elles tirent leurs origines. Une solution pour contrer les effets du racisme, du sexisme et de la discrimination profondément enracinés dans notre société est de demander réparation.

D’ailleurs, le principe de la réparation est intrinsèque à celui du règlement de griefs. Lorsqu’on dépose un grief, on cherche à être entièrement indemnisé pour le tort qu’on a subi. Voilà ce qu’on demande ici.

Les répercussions de l’esclavage aujourd’hui 

Le racisme anti-noir au Canada, conséquence de notre passé esclavagiste, a infiltré nos institutions, devenant systémique et influençant les politiques. Encore aujourd’hui, les travailleuses et les travailleurs noirs font l’objet de discrimination. Pour lutter contre le racisme systémique et la discrimination au gouvernement fédéral, 12 fonctionnaires noirs, y compris Nicholas Marcus Thompson, Jennifer Phillips, Wagna Celidon, Michelle Herbert et Shalane Rooney, membres de l’AFPC, ont intenté un recours collectif contre le gouvernement du Canada.

L’AFPC appuie fermement le recours collectif noir et demande au gouvernement de prendre cette affaire au sérieux. Nous vous tiendrons régulièrement au courant de l’évolution du dossier.

Renseignez-vous! 

  • Prenez le temps de lire notre rapport, de réfléchir aux séquelles de l’esclavage et d’appuyer la lutte des leaders noirs caribéens ou d’ascendance africaine pour enrayer le racisme dans tous les milieux de travail du pays.
  • Pour en savoir plus sur les façons de bâtir un syndicat antiraciste, consultez le Plan d’action contre le racisme de l’AFPC.
  • Et pour ne rien manquer, assurez-vous que vos coordonnées sont à jour.

Cet article provient du site de l’AFPC.

Jour de l’émancipation : vers la justice et la réconciliation

Illustration d'une colombe et de chaînes brisées pour le jour de l'émancipation

Pendant plus de 200 ans, l’esclavage des personnes noires et autochtones était pratique courant dans l’Empire britannique (y compris au Canada). C’était même une nécessité économique.

En 1796, sur l’Île-du-Prince-Édouard, un esclave noir nommé Dimbo Suckles est libéré, à condition de continuer à travailler sans rémunération pendant sept ans de plus.

En 1800, une esclave connue uniquement sous le nom de Nancy poursuit son maître devant la Cour suprême du Nouveau-Brunswick pour obtenir sa liberté. Sans surprise, la Cour tranche en faveur de son maître.

En 1807, le Parlement britannique adopte un projet de loi qui mènera à l’abolition (bien que partielle) de l’esclavage. La Loi sur l’abolition de l’esclavage est ensuite adoptée le 1er août 1834, ce qui mène à la libération de plus de 800 000 esclaves noirs dans les colonies britanniques, dont le Canada. Cependant, la Loi n’offre qu’une « libération partielle ».

En effet, les enfants de moins de six ans étaient affranchis, alors que les autres restaient sous l’emprise de leurs maîtres pendant quatre à six ans de plus en tant qu’apprentis. Par la suite, le Parlement britannique adopte en 1837 la Loi sur le dédommagement de l’esclavage pour indemniser les maîtres qui avaient « perdu leurs biens », alors que les esclaves eux-mêmes ne reçoivent rien. Pire encore, ce dédommagement a continué d’être versé jusqu’en 2015! Même si l’esclavage a été officiellement éliminé, les injustices persistent.

Le Jour de l’émancipation sert à remettre en question la version révisionniste de notre histoire selon laquelle le Canada aurait été un paradis pour les esclaves. Le Canada n’a pas été à l’abri de l’esclavage. En Nouvelle-France par exemple, la première forme d’esclavage (et la plus courante) était l’asservissement d’Autochtones.

À l’occasion du Jour de l’émancipation, nous reconnaissons la lutte des esclaves pour la liberté, les répercussions du trauma intergénérationnel et le lien entre l’esclavage et la discrimination systémique actuelle. Pratiques d’embauche discriminatoires, écarts salariaux, microagressions et autres inégalités font toujours partie du quotidien de nombreux travailleurs et travailleuses autochtones et noirs.

C’est à nous de prendre conscience des conséquences de l’esclavage et de son influence persistante.

En tant que syndicat, il est de notre devoir de mieux représenter les intérêts de nos membres au travail. À l’AFPC, cela se traduit par notre lutte contre le racisme anti-noir et nos efforts de réconciliation avec les peuples autochtones.

L’AFPC appuie l’appel à la réparation des descendants des esclaves canadiens. Justice ne pourra être faite qu’en reconnaissant les dommages causés par la traite transatlantique des esclaves et en en dédommageant les victimes en conséquence.

Comment vous impliquer et passer à l’action

Découvrez comment Rosemary Sadlier a mené la lutte pour que le Mois de l’histoire des Noirs et le Jour de l’émancipation soient reconnus au Canada.

Explorez nos ressources pour la lutte contre le racisme.

Découvrez notre boîte à outils sur l’équité en matière d’emploi et la lutte contre le racisme.

Découvrez de quelles façons les travailleuses et travailleurs noirs ont contribué à l’économie canadienne et au mouvement syndical.

Renseignez-vous sur le recours collectif intenté au nom de tous les fonctionnaires fédéraux noirs qui vise à remédier au racisme et à la discrimination systémiques au sein de la fonction publique fédérale.

Faites pression sur vos élus pour que le Jour de l’émancipation soit reconnu dans votre région.

Vérifiez si votre famille a profité de l’esclavage.

Devenez membre d’un comité des droits de la personne de l’AFPC près de chez vous.

Cet article provient du site de l’AFPC.

L’AFPC souligne le premier Jour de l’émancipation au Canada

Illustration d'une colombe et de chaînes brisées pour le jour de l'émancipation

Pour la première fois cette année, le Canada tout entier soulignera la Journée de l’émancipation, le 1er août, et ce, grâce au vote unanime des parlementaires un peu plus tôt cette année.

Le Jour de l’émancipation nous donne l’occasion de commémorer l’abolition de l’esclavage dans presque tout l’Empire britannique, dont le Canada, en 1834. Il nous rappelle le traumatisme et les torts qui se sont perpétués de génération en génération, ainsi que la résilience des personnes noires et autochtones. Enfin, il souligne la nécessité de l’action, de la justice et de la réconciliation.

Au cours de la dernière année, nous avons été témoins des injustices qu’ont subies les personnes noires et autochtones partout sur la planète. Nous avons entendu leurs appels à l’action. Mais les changements ne s’opèrent pas du jour au lendemain, ni même en un an, et notre travail commence à peine.

Le Canada a un douloureux passé esclavagiste, et peu de gens le savent. Que le gouvernement fédéral reconnaisse officiellement le Jour de l’émancipation est une étape importante sur la voie de la réconciliation, car cela sensibilisera enfin la population au passé troublant et raciste du Canada.

L’esclavage s’est implanté progressivement au Canada à partir du XVIe siècle. Les Autochtones en ont été les premières victimes, représentant les deux tiers des esclaves au Canada avant 1750. Après 1760, les Noirs sont devenus le groupe prédominant parmi les esclaves en raison de la traite transatlantique.

Bien que les Noirs et les Autochtones aient vécu l’esclavage différemment, tous ont été déshumanisés, arrachés à leur foyer et à leur famille, victimes de la traite et achetés et vendus comme des marchandises. Les répercussions intergénérationnelles de l’esclavage se font sentir dans le racisme et les inégalités systémiques dont souffrent encore aujourd’hui les Noirs et les peuples autochtones.

Profitons du Jour de l’émancipation pour réfléchir à ces atrocités et façonner un avenir fondé sur l’inclusivité et le souci de l’autre.

Voici des gestes simples qui font une différence :

  • OBSERVER : Découvrez comment on souligne le Jour de l’émancipation dans votre région et votre province.
  • SE RENSEIGNER : Empruntez des livres à la bibliothèque publique sur l’histoire de l’esclavagisme au Canada.
  • AGIR : Devenez membre d’un comité des droits de la personne de l’AFPC près de chez vous.

Cet article a également été publié sur le site de l’AFPC.