Author Archives: Pierre St-Jacques

Trois jours au bureau : les membres furieux, l’AFPC prête à entamer des poursuites

Aujourd’hui, sans se soucier le moins du monde du bien-être de son personnel, le gouvernement fédéral a annoncé que ses fonctionnaires devront travailler au bureau au moins trois jours par semaine à compter de septembre.

Les membres de l’AFPC sont terriblement frustrés et fâchés de cette annonce, sachant que la présence au bureau est gérée différemment d’un ministère à l’autre, et pas toujours équitablement.

Les fonctionnaires sont nombreux à rapporter qu’une fois sur place, ils se retrouvent à passer leurs journées devant leur écran, en vidéoconférence avec leurs collègues d’un bout à l’autre du pays.

D’autres sont forcés de s’installer à la cafétéria ou de tenir des réunions de couloir parce qu’il n’y a pas assez de place pour travailler. Ces problèmes ne feront que s’amplifier puisque le Conseil du Trésor a confirmé aujourd’hui qu’il allait bel et bien réduire de moitié ses espaces de bureau.

Cette décision n’est pas seulement un faux pas, c’est le signe que le plus important employeur du pays est incapable de s’adapter, d’innover et de mener la charge quand vient le temps de faire évoluer les modes de travail.

Pas plus tôt que la semaine dernière, l’AFPC et d’autres syndicats avaient spécifiquement demandé lors d’échanges au Conseil national mixte si l’employeur prévoyait changer sa politique de télétravail, ce que les représentants du Conseil du Trésor ont nié catégoriquement.

Rappelons qu’en vertu de l’entente conclue à la dernière ronde de négociations avec l’AFPC, le Conseil du Trésor devait consulter les syndicats afin de mettre à jour la Directive sur le télétravail, devenue désuète. Or, à aucun moment, il n’a été question d’augmenter le taux de présence au bureau.

Cette décision inattendue a non seulement brisé la relation de confiance entre les membres de l’AFPC et l’employeur, mais piétiné le droit à la négociation collective de milliers de personnes.

Soulignons que le télétravail est l’un des principaux enjeux de négociation du groupe FB, dont les 9 000 membres à l’Agence des services frontaliers du Canada tiennent actuellement des votes de grève. Tout changement apporté à leurs conditions de travail alors que les pourparlers ont cours porte directement atteinte à leur droit de négociation collective.

L’AFPC déposera donc une plaine pour pratique de travail déloyale et envisagera d’autres recours juridiques.

L’AFPC n’entend pas rester les bras croisés et ne manquera pas d’informer ses membres des mesures prises dans les prochains jours.

Cet article provient du site de l’AFPC.

Jour de deuil national — 28 avril

photo d'une chandelle avec les mots 'jour de deuil national'

Le 28 avril, à l’occasion du Jour de deuil national, nous nous joindrons à plus de cent pays pour nous rappeler tous ceux et celles qui ont perdu la vie par suite de blessures et de maladies liées au travail.

Chaque année, dans le monde entier, des personnes meurent en raison de conditions de travail dangereuses, de mesures de sécurité et d’équipements de protection insuffisants, ou de politiques mal appliquées. Trop souvent, ces décès auraient pu être évités. Au Canada, des centaines de décès en lien avec le travail sont encore enregistrés.

Malgré les améliorations importantes apportées aux normes de sécurité en milieu de travail au cours du siècle dernier — en grande partie grâce aux efforts soutenus des syndicats — il reste encore beaucoup à faire pour garantir que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs soient protégés de manière adéquate contre les maladies ou les accidents professionnels évitables.

À l’ASFC, des défis à la fois nouveaux et persistants — tels que le recours accru à du personnel sans formation, des effectifs insuffisants et de nouveaux risques professionnels liés aux tâches émergentes de détention — soulignent la nécessité pour les travailleuses et les travailleurs de continuer à demander à la fois de la formation, des politiques et de l’équipement de protection adéquats pour atténuer les situations potentiellement dangereuses. Des dispositions plus strictes concernant les milieux de travail toxiques et les abus de la gestion sont également nécessaires pour garantir la santé et la sécurité mentale et physique de nos membres.

Le Syndicat des Douanes et de l’Immigration attache une grande importance à la santé et à la sécurité de ses membres et nous continuerons de faire tout ce que nous pouvons pour les protéger. Témoins des dangers auxquels sont confrontés tant de travailleuses et de travailleurs, observons tous un moment de silence à 11 h le Jour de deuil national.

Groupe FB : rejet des concessions présentées à la CIP sur fond de vote de grève

Tandis que plus de 9 000 membres du groupe FB doivent se prononcer sur un mandat de grève, leur équipe de négo a rejeté les concessions proposées par le Conseil du Trésor et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) lors de la seconde audience de la commission de l’intérêt public (CIP), le 22 avril.

Lors de la première audience, le 10 avril, l’AFPC-SDI a présenté ses arguments en faveur d’un contrat de travail équitable pour les membres : parité salariale avec les autres forces de l’ordre du pays, droit au télétravail pour le personnel en civil, meilleures protections relatives aux mesures disciplinaires, aux changements technologiques et aux heures de travail, et régime de retraite équitable.

Pas question de perdre du terrain

Dans son mémoire à la CIP, l’employeur affirme « [qu’]il est évident que les niveaux de rémunération du groupe FB sont adéquats, comme en témoigne la capacité de l’employeur d’attirer et de maintenir en poste un effectif considérable ». Si c’est le cas, pourquoi l’ASFC doit-elle refuser des congés et confier le travail de nos membres à des machines et à des personnes sans formation pour tenter de pallier la pénurie de personnel?

Toujours selon l’employeur, il est inapproprié de comparer les membres du groupe FB (p. ex., agents d’audience, de programmes, du commerce, d’application de la loi dans les bureaux intérieurs, du renseignement, des services frontaliers) aux membres des forces policières municipales, provinciales et fédérales. Cet argument ne tient pas la route, l’ASFC étant la deuxième plus importante agence d’application de la loi au pays.

Climat de travail toxique

Le Conseil du Trésor et l’ASFC ont aussi fait valoir qu’il n’y a pas de recours excessif aux mesures disciplinaires et ni d’intransigeance de la part des cadres à l’Agence. C’est tout le contraire de ce que vivent nos membres au travail et de ce que révèle régulièrement le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux. La haute direction est complètement déconnectée du travail que nous faisons tous les jours et semble ignorer qu’une culture toxique règne à l’Agence.

L’employeur a défendu des propositions qui mineraient nos ententes sur l’aménagement d’horaires de postes variables, permettraient aux cadres de faire passer le délai de préavis de changement de poste de 7 jours à 48 heures, et limiteraient le congé non payé pour s’occuper de la famille.

Nous protégeons nos frontières tous les jours et méritons d’être respectés.

Prochaines étapes

Au cours des prochaines semaines, la CIP présentera des recommandations non contraignantes fondées sur les audiences pour aider les parties à conclure une entente. En vertu de la loi, elle doit le faire dans les 30 jours suivant la fin des audiences, mais la présidence peut prolonger ce délai.

En avant le vote de grève et la mobilisation!

En attendant le rapport de la CIP, le vote de grève des membres du groupe FB de l’AFPC-SDI, lancé le 10 avril, se poursuivra jusqu’au 15 mai, ce qui devrait faire monter d’un cran la pression sur l’employeur. Si les membres du groupe FB lui confient un mandat de grève, le syndicat aura le droit de débrayer sept jours après la publication du rapport.

Pour ne rien manquer, assurez-vous que vos coordonnées sont à jour. Si vous avez des questions, contactez la présidence de votre succursale ou consultez les sites Web du SDI et de l’AFPC.

Cet article provient du site de l’AFPC.

Report du lancement de la GCRA: en blâmant les votes de grève, l’ASFC n’assume pas ses responsabilités

Photo du drapeau du SDI

Dans une note de service envoyée au personnel de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) le 19 avril 2024, l’Agence a annoncé que la mise en œuvre d’une partie du système de gestion des cotisations et des recettes de l’ASFC (GCRA) serait reportée à l’automne 2024.

Cette annonce est une source de soulagement pour le personnel de l’ASFC à travers le pays. Parmi les membres du SDI, il y a un consensus presque universel sur le grave manque de formation adéquate concernant la GCRA, et ce quelques jours seulement avant ce qui devait être la mise en œuvre du système le 13 mai. Cela aurait pu avoir un impact désastreux sur plusieurs secteurs de l’industrie ainsi que sur la capacité de l’Agence à fournir des services à la population canadienne. La capacité de formation de l’Agence est terriblement insuffisante, et cela n’a jamais été aussi évident qu’avec le projet de la GCRA.

Qui plus est, le rapport déposé le 18 avril par le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes indique aussi clairement que la GCRA ne peut tout simplement pas être mise en œuvre sans une étude plus approfondie des possibles ramifications.

En effet, dans l’état actuel des choses, la GCRA est cause de grande incertitude pour de nombreuses personnes. Le projet semble reproduire le modus operandi de projets antérieurs de l’ASFC — notamment ArriveCAN — où un système est déployé de façon précipitée comme solution à un problème inexistant, sans consultation adéquate avec les acteurs clés, y compris le propre personnel de l’Agence et le syndicat qui les représente. Il est d’ailleurs à noter qu’il n’y a pas encore eu de consultation avec le syndicat au niveau national concernant la GCRA.

Le report de la mise en œuvre de la GCRA, du moins en partie, est sans aucun doute une bonne nouvelle.

L’Agence se défile

Ce qui est troublant, cependant, c’est qu’une fois de plus, l’ASFC continue de faire preuve du même manque d’imputabilité qui est maintenant routine au sein de la gestion de  l’Agence. Dans son message du 19 avril à son personnel, au lieu de mentionner les graves préoccupations qui ont été soulignées au sujet du projet et d’assumer la responsabilité de son propre manque de planification et de prévoyance, l’Agence préfère jeter le blâme sur les votes de grève qui sont en cours pour le groupe FB.

« Étant donné qu’un vote de grève de l’Alliance de la Fonction publique du Canada est en cours, nous savons que des éléments clés de notre équipe de la GCRA pourraient être en position de grève légale dans les jours et les semaines qui suivront le lancement prévu de la GCRA […]. C’est pourquoi nous sommes en mesure de lancer partiellement la GCRA compte tenu des circonstances  », peut-on lire dans la note service.

N’en déplaise à l’ASFC, une grève est loin d’être inévitable. En imputant les retards de la GCRA aux votes de grève, la gestion de l’Agence révèle une fois de plus son profond manque d’intégrité.

Si l’ASFC et le Conseil du Trésor étaient vraiment soucieux d’éviter une possible grève, ils répondraient à nos demandes pour obtenir convention collective équitable en offrant à nos membres FB la parité salariale avec les autres forces de l’ordre du pays, une protection contre la sous-traitance, le droit au télétravail et une meilleure sécurité d’emploi. Ils introduiraient sans délai la retraite équitable après 25 ans de service pour le personnel de l’ASFC.

Contrairement à la GCRA, voilà qui est facile à mettre en œuvre.

Cependant, au lieu de faire la bonne chose, l’ASFC préfère induire le public canadien en erreur quant aux raisons derrière l’échec de la mise en oeuvre de la GCRA.

L’employeur semble vouloir prétendre qu’une grève est inévitable. À la lumière de ce qui précède, le SDI demandera conseil aux services juridiques de l’AFPC pour déterminer si la déclaration de l’Agence devrait être considérée comme de la négociation de mauvaise foi. Nous ne manquerons pas d’informer les membres si nous devons prendre d’autres mesures.

Groupe FB : la lutte pour un régime de retraite équitable se poursuit

L’AFPC et le Syndicat des Douanes et de l’Immigration (SDI) réclament depuis plus de dix ans des prestations de retraite équitables pour le personnel d’application de la loi de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Lors de la dernière ronde de négociations, le Conseil du Trésor s’est engagé à appuyer cette proposition. Il est maintenant temps que le gouvernement agisse en conséquence.

À quelques exceptions près, tout le personnel provincial et municipal chargé de l’application de la loi et de la sécurité publique (lutte contre les incendies, contrôle aérien, service opérationnel de Service correctionnel Canada, GRC, etc.) a déjà droit à la retraite après 25 ans de service.

S’il avait droit à des prestations de retraite anticipée, le personnel d’application de la loi de l’ASFC pourrait partir à la retraite dignement après 25 ans de service, sans aucune pénalité.

Ces membres effectuent un travail difficile et exigeant sur le plan physique et les risques qu’ils courent sont très semblables à ceux d’autres membres des forces de l’ordre. Pourtant, ils n’ont pas droit aux mêmes prestations de retraite anticipée.

À l’ASFC, les défis professionnels se font plus rares à mesure que nos membres approchent de la retraite, car il devient plus difficile avec l’âge de réussir la formation sur le maniement des armes à feu et le recours à la force.

Sans régime de retraite équitable, l’ASFC pourrait avoir du mal à attirer des personnes talentueuses et à les garder en poste, alors qu’elle manque déjà de personnel.

Le temps est venu pour le Conseil du Trésor d’agir de façon conséquente et de réformer notre régime de retraite.

Offrir une retraite anticipée équitable permettra non seulement d’améliorer le bien-être général et la satisfaction professionnelle des membres à l’ASFC, mais aussi de stabiliser la main-d’œuvre en améliorant le recrutement et le maintien en poste.

Cet article provient du site de l’AFPC.