Le fédéral adopte sa politique de vaccination obligatoire à la hâte, sans chercher de consultation constructive avec les syndicats

6 octobre 2021
Image d'un poste frontalier avec le mot "COVID-19"

Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a annoncé sa politique de vaccination obligatoire pour tous les travailleuses et travailleurs de la fonction publique fédérale. Ce faisant, il a évité la consultation constructive qu’il avait promise aux syndicats du secteur public fédéral, adoptant une politique hâtive au lieu de ce qui aurait dû être un cadre de vaccination nuancé.

Soyons clairs : le SDI soutient pleinement les efforts de vaccination en cours dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, et nous encourageons fortement nos membres à se faire vacciner. Avec d’autres mesures préventives, les campagnes de vaccination à travers le pays ont joué un rôle crucial dans la gestion des impacts les plus graves de la pandémie et ont sauvé la vie de nombreux Canadiens et Canadiennes.

C’est pourquoi, plus tôt cette année, le SDI avait exhorté le gouvernement du Canada à s’assurer que nos membres bénéficient d’une priorité de vaccination adéquate. Bien que nous traitions des voyageurs non vaccinés provenant de partout dans le monde, on nous avait alors fait savoir qu’aucune priorité ne serait accordée à nos membres et que nous pouvions effectuer notre travail en toute sécurité sans être vaccinés. Le SDI a par la suite fait pression sur les gouvernements provinciaux pour qu’ils nous accordent une priorité de vaccination adéquate, ce qui a eu différents degrés de succès selon les provinces et les unités de santé publique.

Avec d’autres travailleurs essentiels, le SDI occupe une position unique au sein de la fonction publique fédérale, une grande partie de nos membres ayant continué à travailler en première ligne depuis le premier jour de la pandémie. Nous avons veillé à ce que nos frontières restent opérationnelles tout au long de la pandémie, tout en nous faisant dire que nos lieux de travail étaient sûrs et que les mesures préventives en place — qui n’ont jamais inclus la vaccination — étaient adéquates. Au fil du temps, l’attitude de notre employeur à l’égard des facteurs de risque est devenue de plus en plus permissive. Nous avons ainsi constaté une érosion constante des mesures préventives ainsi qu’une minimisation de l’importance du risque de transmission de la COVID sur les lieux de travail :

  • L’employeur a repris les formations sur le recours à la force avec contact physique au plus fort de la troisième vague.
  • La formation sur les techniques de maîtrise et de défense, dans le cadre de la formation offertes aux étudiants, s’est poursuivie au plus fort de la troisième vague dans certaines des régions les plus infectées du Canada.
  • Les refus de travail liés à COVID-19 ont été systématiquement rejetés, le Programme du travail de l’EDSC jugeant qu’il n’y avait pas de danger.
  • Nos membres se font constamment dire qu’il n’est pas nécessaire de porter d’EPI supplémentaire lorsqu’ils traitent des cas positifs de COVID.
  • Bien que la pandémie batte encore son plein dans certaines régions du pays, l’employeur a supprimé les mesures préventives telles que le travail en peloton, le travail à distance, la formation virtuelle, etc.
  • Il y a à peine deux semaines, l’employeur a refusé de mettre fin à la formation en contact étroit en Alberta ‘parce qu’il n’y avait pas eu de transmission de COVID au cours de la formation’, estimant que ses mesures préventives étaient suffisantes au beau milieu d’une crise de santé publique.
  • La demande de limiter le nombre de voyageurs dans nos salles de bagages a été rejetée parce que Transport Canada ‘ne l’exige pas’.
  • Notre employeur a tenté d’éliminer la distanciation physique dans les véhicules, prétendant que le port du masque était suffisamment efficace.
  • Des employés vulnérables et des employés vivant avec des personnes vulnérables qui travaillaient à domicile ont été poussés à retourner au travail sur la base de la liste de mesures préventives de l’employeur (qui, encore une fois, n’a jamais inclus la vaccination).
  • L’employeur a invoqué à plusieurs reprises une faible transmission de COVID ou d’épidémies de COVID-19 en milieu de travail pour justifier des mesures préventives moins strictes.

Il est difficile de concilier le rejet par l’employeur de mesures préventives sensées avec la nécessité apparemment maintenant urgente pour tous les travailleuses et travailleurs de la fonction publique fédérale d’être entièrement vaccinés sous peine d’être mis en congé sans solde. Certains de ces mêmes employés ont dû voyager à l’étranger sans priorité de vaccination et interagir avec une clientèle non vaccinée. Bref, il est particulièrement hypocrite d’utiliser la santé et la sécurité des employés afin de justifier cette politique.

Répétons-le encore une fois — un taux de vaccination élevé est un outil important dans l’arsenal dont nous disposons contre la COVID-19, et nous encourageons vivement nos membres qui peuvent se faire vacciner à le faire si ce n’est pas déjà fait. Cela étant dit, il est extrêmement malhonnête de la part du gouvernement du Canada d’adopter à la hâte une politique de vaccination obligatoire en utilisant la santé et la sécurité au travail comme justification, sans avoir consulté les syndicats de façon appropriée, et après avoir indiqué à nos membres, au cours des 20 derniers mois, que la COVID n’était pas une préoccupation dans nos milieux de travail.

Nous comprenons que la situation actuelle peut porter à controverse pour certaines personnes, et nous exhortons tous nos membres à maintenir une attitude respectueuse et professionnelle entre eux, ainsi qu’envers leurs représentantes et représentants syndicaux.

L’Alliance de la Fonction publique a déjà partagé une liste complète de préoccupations et de problèmes liés à cette nouvelle politique. Comme l’a clairement indiqué l’Alliance dans son communiqué, nous continuerons de représenter ceux et celles qui font l’objet de sanctions parce qu’ils ne sont pas vaccinés. Si vous avez besoin d’aide à ce sujet, veuillez communiquer avec votre présidente ou président de succursale.


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