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« Nous sommes inondés de gestionnaires » : le président national s’adresse au Comité permanent des comptes publics

Photo du drapeau du SDI

Le 29 février et le 5 mars 2024, le président national du SDI, Mark Weber, a témoigné devant le Comité permanent des comptes publics (PACP) de la Chambre des communes dans le cadre des travaux du Comité liés au rapport de la vérificatrice générale sur ArriveCAN.

Dans sa déclaration d’ouverture du 29 février, le président national n’a pas mâché ses mots, soulignant le manque d’imputabilité de la gestion de l’ASFC — ainsi que la tendance à exercer des représailles contre les employés et les processus internes d’enquête et de discipline arbitraires — et notant que le non-respect flagrant des saines procédures de gestion mis en lumière par la vérificatrice générale était sans surprise pour ceux et celles qui connaissaient la gestion de l’ASFC.

« La situation au sein de la direction de la sécurité et des normes professionnelles, responsable des enquêtes internes, est particulièrement flagrante, la direction ne comprenant guère les principes de base de l’équité procédurale » a déclaré Mark Weber. « Une réforme est absolument nécessaire pour garantir l’intégrité d’un processus qui devrait être équitable, transparent et impartial, mais qui est loin de l’être. »

Lors de la réunion suivante, le 5 mars, le président national a répondu aux questions des membres du Comité, abordant un large éventail de sujets, dont l’accent mis par l’ASFC sur la facilitation et les technologies automatisées telles qu’ArriveCAN, qui compromettent la sécurité des Canadiennes et des Canadiens en supprimant les interactions cruciales entre agents et voyageurs.

Les membres du Comité ont également écouté le président national sur des sujets tels que le vaste code de conduite de l’ASFC, l’approche disciplinaire à deux niveaux entre les agents et les gestionnaires, et l’éternel problème du manque de personnel, que l’ASFC exacerbe en embauchant de plus en plus de gestionnaires au lieu d’agents de première ligne. « Nous sommes déjà inondés de gestionnaires à l’ASFC » a déclaré M. Weber au Comité, soulignant que « vous pourriez passer la prochaine décennie sans embaucher un autre gestionnaire et il y en aurait probablement encore trop ».

Le message général au Comité est clair : l’ASFC et le gouvernement fédéral doivent tirer les leçons de la débâcle d’ArriveCAN et saisir l’occasion de changer de cap. Les Canadiennes et les Canadiens ont droit à une agence bâtie sur des principes solides, où la première ligne est adéquatement soutenue pour assurer la sécurité de toutes et de tous.

Voir les extraits ci-dessous. L’enregistrement intégral de la réunion du Comité est disponible ici (29 février) et ici (5 mars) (avec des options de langues d’interprétation).

« Un non-respect flagrant des pratiques de gestion élémentaires » — Rapport de la vérificatrice générale concernant ArriveCAN

Photo du drapeau du SDI

Bien que cinglant, le rapport de la vérificatrice générale du Canada concernant le processus de passation de marchés en lien avec l’application ArriveCAN, déposé en février 2024, est peu surprenant pour quiconque connaît la gestion de l’Agence des services frontaliers du Canada.

Bien que le rapport se concentre principalement sur les aspects touchant le côté contractuel et le développement de l’application, une grande partie des conclusions du bureau de la vérificatrice générale trouveront certainement écho auprès des membres du SDI qui ne connaissent que trop bien les pratiques de l’Agence en matière de relations de travail, qui se situent au plus bas de l’échelle.

Dans son allocution d’ouverture au Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes, la vérificatrice générale a souligné le « non-respect flagrant des pratiques de gestion élémentaires » découvert au cours de l’audit.

Comme nos membres le savent, ce mépris des saines procédures de gestion est profondément ancré au sein de l’Agence, souvent sans grande conséquence pour les gestionnaires. Qu’il s’agisse du manque profond d’imputabilité que l’on constate à tous les niveaux de la gestion, de la tendance à exercer des représailles à l’encontre d’employés qui soulignent des problèmes, ou encore des processus internes d’enquête et de discipline mal gérés et arbitraires, le bilan de la direction de l’ASFC est tristement éloquent. Alors qu’elle n’hésite pas à punir ses employés subalternes à la moindre allégation, l’Agence est reconnue pour fermer les yeux sur des manquements bien plus graves au sein de la gestion.

Il n’est donc pas surprenant que la procédure de passation de marchés qui a conduit à la création d’ArriveCAN de l’Agence soit truffée de lacunes. Il ne faut pas s’étonner non plus que le produit qui en résulte soit de piètre valeur pour les Canadiennes et les Canadiens. Il est important de souligner que cette faible valeur va bien au-delà du simple aspect économique. ArriveCAN, dans sa forme actuelle, compromet activement la sécurité de la population canadienne en éliminant des interactions cruciales entre les agents et les voyageurs. C’est la pierre d’assise de la stratégie de modernisation de la frontière de l’ASFC, qui est entièrement axée sur la facilitation sans souci pour la sécurité de nos communautés.

Alors que d’importantes questions de sécurité sont au premier plan des discussions nationales — exportations de voitures volées, contrebande d’armes à feu, crise des opioïdes — il est particulièrement exaspérant de voir l’Agence gaspiller ainsi près de 60 millions de dollars pour une application qui, en fin de compte, ne sert pas à grand-chose. Il est irresponsable de la part de la gestion de l’Agence et du gouvernement fédéral d’injecter de tels fonds dans un projet comme celui-ci au lieu d’embaucher du personnel supplémentaire ou de chercher à améliorer l’infrastructure existante, ce qui apporterait une réelle valeur ajoutée à la population canadienne.

C’est sans parler de la décision de l’Agence de dépenser des dizaines de millions de dollars dans le secteur privé au lieu de choisir d’investir dans ses travailleuses et travailleurs et de renforcer leur capacité à agir au nom des Canadiennes et des Canadiens. À l’heure où nos membres se font offrir des miettes par l’employeur à la table de négociations, cette décision n’est rien de moins qu’une gifle.

Les membres du SDI sont fiers du travail qu’ils accomplissent au service de la population canadienne et de leur rôle en tant que première ligne de défense du Canada. Pourtant, de par ses actions, la gestion de l’ASFC continue de jeter une ombre sur l’ensemble de l’organisation. Le rapport de la vérificatrice générale met en lumière ce que beaucoup de nos membres savent depuis longtemps, et nous demandons à la présidente de l’ASFC, Erin O’Gorman, de saisir cette occasion et de prendre les mesures nécessaires afin que les débâcles de ce genre ne soient plus la norme à l’Agence.

ArriveCAN : Les agents frontaliers n’ont jamais été consultés, dit le président national du SDI au comité des opérations gouvernementales

Photo du drapeau du SDI

Le jeudi 20 octobre 2022, le président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration, Mark Weber, a témoigné devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes dans le cadre de l’étude du Comité sur l’application ArriveCAN.

S’adressant au Comité, le Président national du SDI a critiqué l’Agence, soulignant le manque total de consultation avec les agents de première ligne — tant dans le contexte d’ArriveCAN qu’en général. « Ce qui est peut-être le plus vexant au sujet d’ArriveCAN, c’est la façon dont l’application a été élaborée sans aucune consultation significative avec les agents de première ligne, et sans que l’on recherche un quelconque apport de leur part. Cela n’a pas été le cas lorsque l’idée a été proposée pour la première fois, ni lorsque l’application a été développée initialement, et certainement pas à aucun moment au cours de l’une des plus de 70 mises à jour que l’application a dû subir », a déclaré le président national au Comité, expliquant qu’il était « absurde » de développer une application conçue pour la première ligne sans impliquer ceux et celles qui servent à la frontière. Si cela avait été le cas, les agents auraient été en mesure de signaler les problèmes potentiels — ArriveCAN en ayant vu plus d’un — avant qu’ils ne surviennent.

« Comme poser du papier peint avant de couler les fondations »

Le président national du SDI a également souligné que la décision de financer le développement d’ArriveCAN aux dépens de questions plus urgentes, telles que la grave crise de dotation en personnel, était hautement problématique, la comparant à « poser du papier peint avant de couler la fondation » et soulignant qu’ « en choisissant d’investir des dizaines de millions de dollars dans ArriveCAN alors que ses services frontaliers manquent de personnel et sont surchargés de travail, le gouvernement fédéral joue tout simplement avec la capacité du Canada à maintenir une frontière sûre et qui fonctionne correctement. »

ArriveCAN n’est pas le seul problème

ArriveCAN n’est certainement pas unique à l’ASFC. Ce n’est qu’un exemple d’une longue série de solutions technologiques mal adaptées pour le long terme qui, en fin de compte, ne parviennent pas à améliorer la sécurité et l’efficacité frontalières de façon réelle : les kiosques d’inspection primaire, les portes électroniques, les déclarations à distance, etc. Ce que celles-ci ont également en commun, c’est qu’elles sont toujours élaborées sans la participation du personnel de première ligne qui travaille à la frontière.

« Ce que le gouvernement et l’ASFC peuvent apprendre de l’expérience d’ArriveCAN est que, s’ils veulent gérer efficacement et correctement notre frontière, tout en s’assurant de la solidité des projets conçus à cette fin, ils doivent compter sur l’expertise des agents frontaliers de première ligne et la solliciter de manière significative », a conclu Mark Weber. « Nos membres sont fiers du travail qu’ils accomplissent, ils sont fiers de servir les Canadiennes et les Canadiens, et je sais qu’ils sauteraient sur l’occasion d’aider à améliorer nos processus frontaliers. »

Un enregistrement de la réunion du Comité peut être visionné ici.

Le président national du SDI rencontre le ministre de la Sécurité publique

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Le vendredi 5 août 2022, le président national du SDI, Mark Weber, a rencontré l’honorable Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique, pour discuter des problèmes qui touchent les membres du SDI et les services frontaliers à travers le pays.

Lors de cette première rencontre avec le ministre, Mark Weber a souligné plusieurs enjeux, allant des effets de la mise en œuvre de l’application ArriveCAN et d’autres processus automatisés sur le travail de nos membres, au manque de consultation de la part des échelons supérieurs de l’ASFC avec les agentes et agents de première ligne lorsqu’il s’agit de politiques et de procédures. « Partout au pays, ce que nous entendons de la part de nos membres, c’est qu’ils ne font plus le travail pour lequel ils ont été formés en vue d’assurer la sécurité de nos frontières », a expliqué M. Weber au ministre, ajoutant que « les plans de l’ASFC sont élaborés par des personnes qui n’ont jamais travaillé à la frontière » et que l’Agence ne pouvait qu’être gagnante en consultant celles et ceux qui ont une expérience directe de ce qui fonctionne—et de ce qui ne fonctionne pas—en première ligne.

Le ministre Mendicino a reconnu que les deux dernières années avaient été difficiles pour beaucoup, surtout pour celles et ceux travaillant en première ligne, y compris les agentes et agents frontaliers, et a exprimé sa gratitude pour le travail qu’accomplissent les membres du SDI. Le ministre a également souligné qu’il tenait à éviter les déconnexions entre les personnes sur le terrain et celles prenant les décisions et qu’il souhaitait maintenir une ligne de communication ouverte avec le syndicat à l’avenir.

Cette réunion, qui a eu lieu la veille de la date anniversaire de la mobilisation sans précédent du groupe FB l’année dernière, a clairement montré que le ministre est conscient des nombreux problèmes auxquels les membres du SDI sont confrontés, et nous espérons que cela ouvrira la voie à une relation constructive entre le syndicat et le ministère de la Sécurité publique.

Il faut éliminer d’urgence l’attente aux frontières : l’automatisation n’est pas la solution

La situation dans les aéroports et aux postes frontaliers continue de se détériorer, et il est évident que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et le gouvernement fédéral n’ont pas de plan pour régulariser les voyages internationaux dans un proche avenir.

Les voyageurs s’agglutinent dans les aéroports et les files de véhicules s’étendent à perte de vue aux postes frontaliers. Pourtant, le gouvernement du Canada s’entête à se fier à l’application ArriveCAN, mal gérée depuis le début, plutôt qu’à l’expertise des agentes et agents frontaliers qui ont continué de servir la population malgré la pandémie.

Parallèlement, l’AFPC manque d’agentes et d’agents frontaliers partout au pays. Elle pourrait trouver des solutions efficaces pour venir à bout de cette pénurie, mais elle préfère leur imposer des heures supplémentaires et refuser leurs demandes de congé, entre autres mesures draconiennes. Comme si ce n’était pas suffisant, elle épuise davantage ses maigres effectifs en faisant fi de l’incidence qu’a la situation sur leur santé physique et mentale. Cette situation compromet aussi les autres activités aux frontières lorsque le personnel appelé à gérer les passagers ne peut plus accomplir des tâches importantes pour la sécurité du pays, notamment intercepter des marchandises dangereuses.

Soyons clairs : les problèmes liés au personnel et les longs délais d’attente aux frontières sont les fruits d’années de négligence. Pendant tout ce temps, aucun gouvernement n’a consulté les agentes et agents dévoués de l’ASFC sur la meilleure façon d’assurer le déroulement simple et efficace des activités aux frontières.

Si le gouvernement tient vraiment à éliminer pour de bon les longs délais d’attente et leurs lourdes répercussions sur la sécurité, le tourisme et le commerce transfrontalier, il n’a qu’à tourner le dos aux technologies inefficaces, embaucher plus d’agents frontaliers et miser sur leur expertise.

Nous le répétons depuis longtemps : le gouvernement doit se doter immédiatement d’un plan à long terme qui ne repose pas sur l’automatisation. Le Syndicat des Douanes et de l’Immigration s’entretiendra avec le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino au début d’août. Nous espérons qu’il sera à l’écoute.

Entre temps, signez la pétition ci-dessous pour rappeler au gouvernement qu’il doit agir urgemment pour que les voyageurs et les travailleurs puissent souffler un peu. Ils en ont besoin.

Cet article provient du site de l’AFPC.